Ensilage d’herbe Les inoculants microbiologiques limitent la dégradation des protéines de l’herbe
L’utilisation d’un inoculant à base de souches de bactéries et d’enzymes adaptées au fourrage permet de préserver les protéines de l’ensilage d’herbe afin qu’elles ne se dégradent pas en azote soluble et ammoniacal. Le point sur les recherches conduites par l’entreprise Lallemand dans ce domaine.
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L’analyse de la teneur en matière azotée totale (Mat) d’un fourrage mesure, comme son nom l’indique, la totalité de l’azote contenu, qu’il soit sous la forme de protéines, d’azote soluble ou d’azote ammoniacal. Or ces deux dernières formes d’azote, issues de la dégradation des protéines (protéolyse) par des enzymes et des micro-organismes, présentent des valeurs nutritives très faibles pour les ruminants et peuvent en quantités importantes avoir des effets néfastes sur leur santé (alcalose).
Ainsi, pour une valeur de Mat identique, le taux réel de protéines utiles varie en fonction de la qualité et de la conservation d’un fourrage. Un ensilage d’herbe avec des légumineuses de mauvaise qualité peut présenter des taux d’azote soluble supérieurs à 50 % de l’azote total et un taux d’azote ammoniacal de plus de 10 % du N total, soit au total près de 60 % de la Mat qui ne sera pas valorisée par les animaux.
Limiter la protéolyse des ensilages
1. Fertilisants
Respecter un délai suffisant entre l’épandage de fertilisants et la récolte de l’herbe. Le fumier est riche en azote et augmente le pouvoir tampon du fourrage, ralentissant son acidification.
2. Taux de matière sèche (MS)
Une MS élevée inhibe l’activité enzymatique protéolytique. Le fait d’ensiler un fourrage plus sec peut réduire la protéolyse.
3. Hauteur de coupe
Les micro-organismes protéolytiques (clostridies et entérobactéries) se trouvent principalement dans la terre. Une hauteur de coupe au-dessus de 6-7 cm peut aider à limiter les contaminations.
4. Acidification
L'utilisation d’inoculants acidifiants entraîne une acidification importante et rapide dès la fermeture du silo afin d’inhiber rapidement l’activité des enzymes et micro-organismes protéolytiques. L’utilisation d’un inoculant adapté à l’ensilage d’herbe accélère l’acidification, limitant la protéolyse.
Un fort tassement et une bonne fermeture du silo favorisent l’anaérobiose : l’absence d’oxygène dans le silo inhibe les protéases et contribue à une meilleure acidification.
Exemples de valeurs alimentaires des tables Inra des ensilages d’herbe traités au conservateur de fourrage ou non traités (témoin).
| Ensilage de ray-grass | Ensilage de prairies nat. | ||
| Témoin | Traité | Témoin | Traité |
MAT | 151 | 151 | 146 | 146 |
PDIA protéines bypass | 16 | 22 (+6) | 20 | 25 (+5) |
PDIE protéines digestibles dans l’intestin avec l’énergie comme facteur limitant | 64 | 74 (+10) | 65 | 75 (+10) |
PDIN protéines digestibles dans l’intestin avec l’azote comme facteur limitant | 89 | 91 | 88 | 90 |
5. Eviter l’échauffement
L’élévation de la température dans le silo favorise les réactions de Maillard et la protéolyse. Certains fourrages, en particulier les plus secs, sont plus sensibles à l’échauffement. Ceci peut être évité par l’utilisation d’un inoculant adapté lors de la récolte, certains sont brevetés pour leur action anti-moisissure et anti-échauffement des silos.
Selon une étude réalisée par Lallemand dans 60 silos d’ensilage d’herbe en France, les silos non traités au Lalsil Dry étaient en moyenne 4°C au-dessus de la moyenne des températures extérieures, tandis que ceux traités ne montraient pas de signes d’échauffement.
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